16 juillet 2025 • Actualité
Face aux défis climatiques et sociaux qui s’annoncent, la ville de 2050 devra profondément se transformer. Mais comment financer cette métamorphose ? Eléments de réponses avec Olivier Lecomte.
Ces défis du financement sont liés à la difficulté que revêtent ces transformations et ces adaptations. Ce sont des chantiers qui vont affecter des morceaux de territoires assez importants ; ils vont impliquer beaucoup de parties prenantes. Ce sont des chantiers qui vont être complexes et qui vont durer.
Pour le financeur, il y a trois difficultés : la durée, les aléas, les plus-values.
La durée et les aléas sont deux choses qui peuvent être traitées par la mise en place d'outils de planification impliquant toutes les parties prenantes, et notamment les parties prenantes publiques. Ces dernières permettront - comme on a pu le faire dans les années 60 ou 70 avec évidemment une gouvernance différente, une association beaucoup plus étroite des différents acteurs -, d'agir, de lisser les procédures, d'éviter trop d'aléas, de recours.
A partir du moment où ces surcoûts bénéficient à la collectivité, il n'est pas illogique que l'impôt, ou quelque chose d'approchant, puisse permettre d'absorber une partie de ces surcoûts. Ça peut être des mécanismes de bonus-malus, comme on voit déjà dans l'automobile. Mais aussi des mécanismes de marché pour faire en sorte que des gens qui ont envie d'être plus vertueux soient récompensés. Et puis c'est l'intervention d'agents publics qui ont une durée de vie et des horizons d'investissements beaucoup plus lointains. En France, nous avons la Caisse des dépôts. Nous pourrions imaginer, là aussi comme on l'a fait pour le logement social dans les années 60, d’adosser ces financements à de l'épargne longue. En dernier lieu, ce sont des modifications plus profondes dans la manière dont nous calculons. Nous parlons de rentabilité, de profitabilité, qu'est-ce que ça veut dire ? ce sont des règles comptables qui font que nous allons calculer la profitabilité, ou la rentabilité d'un projet, de telle ou telle manière. Jusqu'alors, cette manière excluait la prise en compte de ce que l'on détruit, de ce qu'on consomme dans notre bien commun qu'est la planète. Si demain nous sommes capables de réintégrer dans nos calculs de rentabilité les économies que l'on fait sur ce que l'on consomme sur la planète, nous retrouverons la rentabilité qui sera la rentabilité vraie. Ce sera une rentabilité qui intégrera les économies que nous allons faire faire à l'humanité et la pérennité que nous allons lui apporter.