Saint-Nazaire, poumon économique de l’Ouest, au cœur de l’expérimentation et de l’innovation industrielles

De grands donneurs d’ordre comme Airbus et les Chantiers de l’Atlantique, emblématiques de la construction aéronautique et navale française sont implantés à Saint-Nazaire, ville maritime par excellence. C’est également une place forte de propulsion vélique et de l’éolien en mer. Ici se jouent en partie l’indépendance énergétique et la souveraineté du pays. Ces gros employeurs disposent d’un solide carnet de commandes mobilisant des dizaines de sous-traitants. C’est le cas notamment des Chantiers de l’Atlantique qui construiront entre 2027 et 2035 le porte-avions de nouvelle génération nécessitant l’emploi de 3 000 à 4 000 personnes. Au total, plus de 25 nationalités vivent dans cette ville de 72 000 habitants proche de Nantes et de La Baule.

Une forte demande en logements difficile à satisfaire

La vitalité économique de Saint-Nazaire stimule la demande en logements de la Ville qui a fait du logement social la pierre angulaire de sa politique du logement avec 28 % de logements sociaux.

Pourtant, la Ville peine à satisfaire ces besoins croissants en raison de la rareté des fonciers disponibles. Or, loger cette main d’œuvre est un impératif pour la bonne marche de ces fleurons industriels s’ils veulent honorer leurs commandes dont le niveau est historique. Sans compter cette arrivée de main d’œuvre extérieure, les besoins annuels s’élèvent à 750 nouveaux logements par an, dont 400 tirés par l'évolution naturelle de la population, c'est-à-dire liée à la décohabitation ̵- les jeunes quittant le foyer ̵-, les divorces et le vieillissement de la population. Les villes proches absorbent en partie cette expansion démographique, obligeant les actifs à habiter loin de leur lieu de travail. Bien que la dynamique démographique soit soutenue, la population de Saint-Nazaire est de nouveau comparable à celle des années 1970.

Reconstruire la ville sur la ville

Pour soutenir le développement économique du bassin industrialo-portuaire nazairien, l’État se mobilise en créant en 2024 une task force avec pour axes prioritaires la transition écologique, les mobilités et le logement. Si la ville bénéficie d’une situation géographique privilégiée, son expansion est contrainte par la présence de l’océan, de la Loire et du parc naturel régional de Brière. C’est pourquoi, elle a toujours recyclé les fonciers en privilégiant la reconstruction de la ville sur la ville. Aujourd’hui, elle intensifie ce mode de développement en donnant la priorité à la densification de l’habitat avec des bâtiments plus hauts là où cela s'insère bien.

Le projet « Destination Gavy » dont Icade est partie prenante illustre parfaitement cette démarche. Plus de 8 hectares actuellement occupés principalement par la commune de Saint-Nazaire, l’Université de Nantes et le Centre Hospitalier de Saint-Nazaire laisseront place à un programme mixte composé d’environ 340 logements, d’un hôtel, de commerces, d'activités sportives et de formation et d’un restaurant panoramique ouvert au public. Cette densification, qui se traduit notamment par un bâtiment de quatorze étages, se double d’une densification systématique de la végétation à l’image des 600 arbres qui y sont plantés. Cette végétalisation remplit deux fonctions essentielles : elle répond au besoin physiologique de l’Homme d’être au contact de la nature et à la nécessité de rafraîchir la ville face à la montée des températures.

Intégrer la nature dans la ville et réinventer les centres-villes

Chaque nouveau projet immobilier nazairien a pour ligne forte de faire rentrer la nature dans la ville en créant de généreux espaces verts. La qualité de traitement des logements est également une priorité, quel que soit le budget des habitants. Pour le projet « Destination Gavy », nous avons veillé à ce que 100 % des logements soient traversants ou doublement orientés afin d’optimiser le confort de vie. La Ville de Saint-Nazaire a d’ailleurs inscrit cette notion du bien-être dans une charte de la qualité et de la transition écologique, parfaitement appliquée à Destination Gavy. Le temps où les acteurs de la ville cherchaient à faire des villes efficaces et fonctionnelles, dont le concept de smart city est le stade ultime, est révolu. Aujourd’hui, la qualité des espaces de vie, privés et publics, prime sur tout. Au « home sweet home », il faut ajouter maintenant le « city sweet city » en fabriquant une ville favorisant le bien-être des habitants grâce notamment à la nature et aux mobilités douces qui apaisent les espaces publics. Ces espaces ont vocation à favoriser le lien social et le vivre-ensemble. Élus et acteurs de la fabrique de la ville, nous sommes invités à réinventer l’aménagement des centres-villes en créant des lieux de rencontres apaisés comme des parcs urbains ou des forêts urbaines.

Christophe Cotta : Au « home sweet home », il faut ajouter le « city sweet city »

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