Transformer les entrées de ville, ça paraît évident. Mais sur le terrain, tout ne bouge pas à la même vitesse. Alors, qu’est-ce qui freine ? Décryptage des résultats de notre enquête nationale réalisée avec la SCET de janvier à mars 2025.

Urbanisme et adhésion du public : pas le vrai problème

Surprise : seulement 17 % des décideurs interrogés voient un véritable blocage dans les documents d’urbanisme ou l’acceptation par les habitants.
Vous imaginez ? Moins de 1 sur 5.

Pourtant, réinventer une entrée de ville implique presque toujours de revoir le PLU ou le PLUi. Mais voilà : tant que les projets restent à l’état de réflexion, les règlements ne sont pas – encore – un obstacle.

Ce qui compte vraiment : la gouvernance et l’adhésion locale

Avant de parler plans et règlements, il faut convaincre. Convaincre les élus, les propriétaires, les acteurs économiques. Trouver un modèle réaliste. Finançable. Partageable.

Les décideurs le disent : pour avancer, il faut poser les bases. Structurer la gouvernance. Créer une vision claire. Donner envie. Et surtout, obtenir une première adhésion des propriétaires immobiliers et fonciers.

« Ces sites représentent souvent un potentiel urbain important à densifier, mais la complexité de tels projets de transformation vient d’un trop grand fractionnement du foncier ». Un architecte-urbaniste interrogé dans le cadre du baromètre des entrées de ville [1]

Le commerce ? Une crainte...pour plus tard

La peur de fragiliser les enseignes locales arrive pour l’instant tout en bas de la liste des freins. Pourquoi ? Parce que les projets ne sont pas encore assez avancés pour inquiéter les commerçants. Mais attention : quand le chantier commencera, il faudra traiter ce sujet majeur avec énormément de soin. Préserver l’activité pendant les travaux, penser aux flux, aux vitrines, aux parkings...Bref, penser aux gens qui vivent et travaillent là, aujourd’hui.

Les métropoles perçues comme pionnières par rapport aux plus petites villes. A tort ?

62 % des décideurs pensent que la transformation des entrées de ville démarrera dans les grandes agglomérations. Les villes moyennes (31 %) et les petites villes (21 %) sont beaucoup moins citées.

Pourquoi ce déséquilibre ?

Les métropoles ont souvent plus de moyens, plus de pression foncière, plus d’enjeux de mobilité et d’image.
Mais n’oublions pas : les villes moyennes et petites ont tout autant besoin de renouveau, et la mise en œuvre de la transformation de leurs zones commerciales d’entrée de ville peuvent être plus faciles, avec notamment moins de propriétaires différents.

Alors, prêts à réinventer nos entrées de ville ?

À créer des lieux où l’on respire mieux, où l’on circule plus librement, où le quotidien devient plus doux ?
C’est possible. Mais il faut s’y mettre pas à pas et ensemble.

 

[1] Baromètre des entrées de ville, Icade-SCET, 2025

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